
Je n’ai jamais été serein à jeter une peau de banane ou des épluchures d’oignons par dessus bord quand on est proche des côtes. J’avais peur que les déchets organiques finissent par s’échouer sur une plage pour y pourrir au soleil. Ce n’est, à mon sens, pas très respectueux pour la nature.
Durant notre première navigation d’essai avec Arvik l’année dernière, nous avons mis une peau de banane dans un bocal d’eau de mer pour savoir combien de temps elle flottait et en combien de jours elle se décomposait. Le résultat de l’expérience : une peau de banane flotte pendant un peu plus de 24h et au bout de plus de 2 mois, elle ne s’était quasiment pas décomposée.
Décomposition d’une banane dans l’eau de mer État de la banane après 2 mois
Il fallait donc trouver une solution de compostage compatible avec les contraintes du bateau. Plusieurs idées sont ressorties :
– Hacher les déchets avant de les jeter par dessus bord
– Le lombricomposteur
– Le bokashi
L’expérience précédente nous a montré qu’hacher les déchets n’accélérait pas leur décomposition dans l’eau de mer.
Le problème du lombricomposteur est le régime alimentaire des vers qui interdit certains déchets organiques comme l’ail ou les agrumes. Il y a également un risque de fuite du compost dans un environnement penché comme sur un bateau.
Le bokashi est compatible avec toutes nos contraintes et accepte également tous les déchets organiques.



Le bokashi est une invention japonaise qui utilise un principe de décomposition sans lumière et sans oxygène comme celui des feuilles mortes sur le sol des forêts. Ce sont les micro-organismes contenus dans l’humus qui se chargent de décomposer les déchets organiques. Cela nous donne une décomposition sans odeur et dans un contenant étanche parfaitement adapté à notre vie à bord.
Sur le site du Low-Tech Lab, il y a un tutoriel qui explique très bien le concept du bokashi et comment en construire un. Plutôt que de faire doublon, je préfère vous transmettre le lien :
https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Compost_Bokashi_de_cuisine
Il y a quand même deux contraintes à cette solution, la première est de devoir hacher en petits morceaux les pelures de légumes avant de les mettre dans le bokashi. Et la deuxième est de s’assurer que le bokashi reste à un PH neutre pour garantir la survie de des micro-organismes. Grâce à l’ajout du matière carbonée comme des feuilles mortes ou du son de blé, on rééquilibre l’acidité produite par la décomposition des pelures de légumes.
Résultat, nous avons donc trouvé une solution pour gérer nos déchets organiques lorsque nous sommes proches des côtes ou au mouillage pendant plusieurs jours sans utiliser notre poubelle de bord. Il n’y a plus qu’à éprouver ce procédé dans le temps pour le valider. Affaire à suivre 🙂
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